Notre cerveau est notre super ordinateur. Il commande tout notre corps, son fonctionnement, ses mouvements, ses sensations également. La plupart du temps, nous n’en avons même pas conscience. Alors, comment le cerveau perçoit et interprète les odeurs et parfums ? Voici comment fonctionne cette chimie divine, troisième épisode de notre série sur les origines du parfum. Le nez et le cerveau. Est-ce que ces deux organes sont les seuls à réagir lorsqu’un parfum ou une odeur plane dans l’air ? En fait, ils se trouvent aux extrémités de la réaction mais évidemment non, d’autres éléments de nos corps se mobilisent pour que finalement, le parfum de cette rose ou de cette feuille de basilic nous parvienne idéalement. Au point de les reconnaître et même de provoquer une émotion. Tout d’abord, le parfum, comme les odeurs, tout ceci n’est que du vent… habité par des molécules odorantes venues de toutes sortes de matériaux, souvent des plantes. Ces molécules doivent évidemment présenter une nature légère et volatile (pour planer dans l’air)
Le cerveau, terre promise
D’abord, un parcours du combattant s’annonce pour ces molécules qui ne deviennent une odeur que si les neurones de la muqueuse olfactive les repèrent. Cette muqueuse occupe une surface plutôt réduite chez l’homme : 5cm2*. À titre d’exemple, celle de nos amis canidés peut afficher jusqu’à 200cm2*. Vous avez bien lu. Ces chiffres remettent certaines choses à leur place sur la sensibilité de nos fidèles compagnons, n’est-ce pas ? Situé tout en haut de la cavité nasale, juste entre nos yeux, il faut savoir que cet élément s’avère le seul tissu nerveux de notre corps en contact avec l’extérieur. On ne le dira jamais assez : le corps humain est une fabuleuse machine. Aussi, cette muqueuse bénéficie d’une protection toute particulière : elle se renouvelle en continu. Toute la vie, même à l’âge adulte où si peu de choses peuvent se renouveler. On appelle cela la neurogenèse. Quand des molécules odorantes se présentent, des récepteurs olfactifs sont activés sur les neurones. Ces derniers génèrent des influx nerveux qui parcourent l’axone, la liaison nerveuse, jusqu’au bulbe olfactif, dans le cerveau.
La plasticité du cerveau
Sur le plancher cérébral, on retrouve donc le bulbe olfactif. À la base, juste au-dessus de la muqueuse du même nom. Le chemin entre les deux s’avère assez court. D’ailleurs, les deux partagent cette propriété étonnante : leurs neurones se renouvellent. Alors qu’on a si longtemps cru que l’humain avait un stock qui diminuait avec l’âge. Ce phénomène témoigne de la plasticité du cerveau et de ses capacités toujours en exploration actuellement. Avec l’expérience et l’apprentissage, chez les humains comme chez les animaux, ces neurones deviennent plus nombreux. Mais revenons au parfum. Toute cette zone du cerveau se montre très active et communique avec d’autres. Nous n’allons pas trop entrer dans les détails mais retenir l’essentiel : l’olfactif communique directement avec les émotions et la mémoire. Ce n’est donc pas qu’une vue de l’esprit ou une croyance populaire quand on évoque « les odeurs de l’enfance » par exemple. Loin de là. La science l’a prouvé. N’est-ce pas fascinant ? Quel pouvoir extraordinaire quand on sait qu’une « simple » odeur peut provoquer la faim, le plaisir, la nostalgie, la joie ? Et comme souvent, les anciens l’avaient compris, avec les parfums de cérémonies religieuses, de séduction aussi.
Ne dit-on pas également que certains parfums envoûtent, notamment grâce à ces notes distillées une à une à nos muqueuses olfactives friandes de sensations nouvelles ?
Merveilleux corps humain. Fascinants parfums.